Passion de la moto
Voici une histoire vraie qui m’a été contée par M. Kockelmann. Roger Kockelmann est un motard passionné qui a su joindre l’utile à l’agréable puisqu’il a fait de sa passion son métier.
Roger tient une concession moto à Francorchamps ainsi qu’un atelier mécanique et accessoires pour motards.
Un jour, un monsieur d’une cinquantaine d’année pousse la porte de sa concession, la mine patibulaire, les cheveux courts, le teint pâle, le dos voûté, comme si tous les malheurs du monde s’étaient abattus sur lui.
Ce monsieur, employé de bureau, s’adresse à Roger d’une voix timide et lui annonce son intention d’acheter une moto. N’ayant jamais piloté un tel engin Roger lui fait part de ses craintes et lui demande ses motivations.
Ce brave homme, toute sa vie durant aurait voulu être motard. Enfant, il voyait passer devant chez lui des motards chevauchant leur monture l’air épanoui. Il n’en faut pas plus pour le convaincre d’être plus tard lui aussi un motard épris de liberté.
A ses seize ans, il demande l’autorisation parentale de piloter une 50 cc. Autorisation irrémédiablement refusée sous prétexte que c’est trop dangereux. Plusieurs années plus tard, alors qu’il venait de fonder un ménage il demande cette fois à son épouse si elle ne verrait pas d’inconvénients à ce qu’il acquiert une moto. Nouveau refus catégorique prétextant cette fois les dépenses inconsidérées qu’allaient engendrer l’acquisition d’un tel engin.
Les années passèrent, leurs enfants s’étant mariés, la routine et l’ennui s’installant dans leur couple celui-ci bat de l’aile et la séparation devient inéluctable. Voici notre homme seul les longues soirées d’hiver ainsi que les fins de semaine interminables avec toujours cette envie d’acquérir une moto afin d’assouvir enfin cette obsession qui le tenaille depuis enfant.
Roger lui conseille judicieusement de prendre pour commencer une petite cylindrée et de suivre quelques heures de conduite moto dans une école agréée. Son choix se porte sur une kawasaki 250cc . Le jour venu, après avoir acheté casque et gants il chevauche enfin son engin tant convoité et c’est les yeux pétillants de bonheur, le sourire irradiant son visage qu’il quitte la concession au guidon de sa bécane neuve.
Trois semaines plus tard il entre dans la boutique de Roger. Il demande pour essayer un blouson de cuir, un pantalon de cuir ainsi que des bottes et c’est ainsi tout de cuir vetu qu’il quitte le magasin, marchant le dos droit d’un pas assuré et la mine épanouie avant d’enfourcher son engin pour le retour. Au fur et à mesure de ses visites à la concession pour les entretiens, Roger lui trouve un teint plus rosâtre que procure les balades en plein air, le dos moins voûté, le cheveux mi-long et moins terne, la démarche plus virile, la barbe naissante, la façon de s’exprimer moins timide. Le look du motard prend possession de lui. Au fil des balades et savourant la sensation de liberté que procure la conduite d’une moto, notre homme rajeunit.
Le temps passe et deux ans plus tard notre homme pousse une dernière fois la porte de chez Roger et ceci pour lui annoncer qu’il venait d’acquérir une Harley Davidson. Peut-être le verrons nous un jour pousser lui aussi la porte de notre « Comanches Custom Club . » pour avaler les kilomètres entre amis partageant la même passion.
EPILOGUE : Notre président Richtie tient à cœur de nous rappeler que : « Ce n’est pas parce qu’on devient vieux qu’on ne roule plus à moto, mais parce qu’on ne roule plus à moto qu’on vieillit.
Histoire écrite par ean-Luc.
Date de dernière mise à jour : 22/04/2024
Vous devez être connecté pour poster un commentaire